Après la grisaille du mois de Juillet, la grisaille du mois d'Août et après le Fermacell, le Fermacell... C'est qu'il y a en a à poser de ces petites ou grandes plaques. Mais ça avance, le haut est fini pour ce qui est du parement des murs et des rampants... il reste juste les cloisons... un petit détail sur lequel on reviendra prochainement !

Petit détail technique pour poser le Fermacell dans la cage d'escalier et on a été obligé de se construire un plancher temporaire qui s'est avéré suffisament robuste puisqu'on n'est pas passé à travers !

Après l'échauffement de départ sur les 3 tonnes de Fermacell à bout de bras, on a rajouté quelques épisodes pour s'assurer que les biceps ne retombaient pas à l'état de néant habituel. On a commencé par une petite livraison de Fermacell petit format de rien de tout qui frisait le 1,5 tonne ... Merci Tonton Johann ! et on vient de compléter le Fermacell (à moins qu'il n'en manque à la fin !!!) par 2.6 tonnes de grandes plaques ... Merci Pépé Dominique. Si mes calculs sont bons, ça fait quand même pas loin de 8 tonnes de Fermacell dans la baraque !!!

Comme si tout ça ne suffisait pas, on a également reçu la livraison d'Argibriques de la maison Josse à Plancoët (22) plus connue pour son carrelage de toute beauté (un poil hors de prix mais vu la qualité, on ne peut que s'incliner). Qu'est ce c'est qu'une argibrique... euh, bah, une brique en argile !!! L'intérêt de la chose est d'apporter de la masse dans la maison (plus précisémént 1 tonne supplémentaire ... encore à bout de bras et ce sur toute la longueur du terrain vu que le semi-remorque n'a pas pu s'approcher de la maison !!!  Encore merci Pépé Dominique... et Maxime qui nous a aidés du haut de ses 9 ans). En plus de la masse, les argibriques apportent un "pouvoir" régulateur sur l'humidité de la maison. Les briques ne sont pas cuites et ainsi peuvent relâcher ou absorber de la vapeur d'eau. L'idée est de faire un muret d'environ 1 mètre de hauteur avec ces argibriques pour délimiter l'emplacement de notre coin bureau dans la grande pièce du bas.

Mais une image valant mille mots, voici les argibriques qui n'attendent qu'à être posées ...C'est pas mal pensé leur histoire car il y a une rigole en haut (et le complément en bas) des briques pour laisser passer les gaines électriques. Autre plus, les faces des argibriques sont rainurées pour une meilleure accroche de l'enduit... Après,  ç'est de la théorie de vendeur... Reste à voir à l'usage !!!

Même si ça fait mal aux yeux, les majuscules s'imposaient pour le titre. Et oui, après s'être tapé 3.4 tonnes de Fermacell à bout de bras, nous avons eu la visite de nos charpentiers/menuisiers/mobistes préférés pour le test d'infiltrométrie. Et ils ne sont pas venus les mains vides car, comme promis, ils nous ont prêté leur lève-plaques qui comme son nom l'indique sert à lever des plaques... Trop simple !!! 

Merci, merci, merci aux Philippe qui une fois de plus sont à la hauteur de la situation.

Autre grande étape du projet, le test d'infiltrométrie... Quezako ??? En fait, c'est un test qui permet de vérifier que la maison a un niveau d'étanchéité suffisant une fois fermés tous les orifices obligatoires d'une maison. En d'autres termes, ça permet de vérifier que votre maison n'est pas une passoire faite pour chauffer l'extérieur.... L'idéee étant toujours la même; avant de penser à vouloir se chauffer, pensons d'abord à garder la chaleur à l'intérieur ! Autre avantage d'une bonne étanchéité, votre ventilation va être plus régulière et moins soumise aux aléas de la météo. Dernier point non négligeable, toute zone de fuite d'air importante peut-être considérée comme une zone potentielle de condensation.

Alors, pour évaluer l'étanchéité de la maison, on passe ce qu'on appelle un "blower door test" (test de la porte qui souffle... c'est poétique !) du nom de la porte qui vient fermer toute la maison et qui est censée filtrer tout l'air (sauf si on a des fuites !) à travers un gros ventilateur.

A l'intérieur, toutes les ouvertures "normales" sont calfeutrées à l'aide d'un scotch ou encore d'un ballon gonflable pour les conduits comme celui du futur poêle à bois.

Une fois que tout est calfeutré, le ventilateur est actionné afin de mettre l'intérieur de la maison en légère dépression par rapport à l'extérieur (4 Pascals ce qui est très faible - grosso modo la pression exercée par un vent d'environ 6 km/h).

La différence de pressions est "monitorée" à l'aide de différents capteurs qui sont reliés à un PC. La différence de pressions de 4 Pa entre l'intérieur et l'extérieur de la maison est trop faible pour être obtenue dans les conditions de réalisation du test. En fait, l'appareillage mesure les fuites pour des différences de pressions nettement supérieures à 4 Pa (dans notre cas une dizaine de différences de pressions allant de 15 à 70 Pa).  Etant donné que les fuites d'air sont proportionelles à la différence de pressions, on obtient une belle droite qu'il est possible d'extrapoler jusqu'à 4 Pa pour déterminer le niveau de fuites dans la bâtisse.

Une fois les différentes mesures faites, le ventilateur est recouvert d'un capuchon étanche et la chasse aux fuites peut commencer !!! Comme la maison est en dépression, on passe les mains partout où il peut y avoir une fuite à la recherche du moindre courant d'air. Les menuiseries sont généralement une des zones où on peut retrouver des fuites. Certaines fuites sont décelables comme ça, mais d'autres nécessitent l'utilisation d'un petit fumigène pour mieux les visualiser.

Tout ce blabla et toujours pas de résultat car c'est quand même pour ça qu'on le passe ce test... pour avoir une valeur qui nous dise si notre maison est étanche ou pas ! Et bah, la valleur moyenne obtenue, appelée Q4, est de 0.25 m3/h/m2 (c'est donc un débit d'air - m3/h - rapporté à une surface - m2 - de paroi froide hors plancher bas - en gros la surface des parois donnant sur l'extérieur ou sur un local non chauffé, l'atelier dans notre cas, moins la surface de notre plancher du rez de chaussée). C'est une très bonne valeur puisque qu'on est plus de 2 fois sous la valeur cible pour le label BBC (0.6 m3/h/m2). Pour se donner une idée de ce que ça représente, c'est comme si  il y avait un trou carré d'environ 10 cm de côté dans un des murs de la maison.

L'autre valeur fournie par le test est le n50 qui est défini comme étant la mesure des fuites d'air à 50 Pa (au lieu de 4 Pa) pour la différence de pressions rapportée au volume de la maison. La valeur cible à ne pas dépasser pour prétendre à une maison dite passive (labels européens Passivehaus ou Minergie) est de 0.6 h-1 (ce qui signifie que 60% du volume de la maison est renouvelé en 1 heure). Dans notre cas, la valeur moyenne obtenue est de 0.8 h-1. C'est un peu supérieur à la valeur cible mais de toute façon ce n'est pas notre objectif d'être classé passif. Par contre, cette donnée est intéressante car elle permet de comparer l'étanchéité de notre maison à celles des maisons dites conventionnelles pour lesquelles le n50 peut aller jusqu'à 10-12 h-1 . Les normes de construction actuelles imposent (mais bon, le test n'est pas effectué donc...) une valeur de n50 de 3.5 h-1. Dernier point et peut-être le plus important, les résultats du test montrent que les artisans ont fait du très bon boulôt... On en était déjà convaincu mais le test vient supporter concrètement le feeling.

Ça a du bon les suppléances en mathématiques au collège car ça permet de réviser les bases... Par exemple, un tiers, ce n'est pas du tout pareil qu'une moitié même si ça n'a l'air de rien comme ça... C'est juste qu'avec une livraison de Fermacell, ça peut TOUT changer. On était parti pour recevoir le tiers de la commande soit environ 2 tonnes de plaques à ventiler dans la maison et au final il y a eu erreur dans la livraison et on s'est retrouvé avec la moitié de la commande soit 3.4 tonnes de bon Fermacell bien lourd sur les bras. Ce qui est fou, c'est que quand ils déchargent le truc, ça n'a l"air de rien... On se dit que ça va être vite réglée cette affaire là...

Et en fait pas du tout parce que ça pèse un âne mort ces petites choses là. Les plus petites (1m x 1.5m x 10mm), pour les rampants et le plafond du rez de chaussée, ne pèsent qu'un petit 17.25 kg...autrement dit "peanuts" comme ils disent en Amérique du Nord. C'est juste que 1 peanut + 1 peanut + 1 peanut + etc... = beaucoup de cacahuètes à bout de bras ! Après, reste le plus gros morceau .... les grandes plaques (1.2m x 2.5m x 12.5mm), faites pour les murs, qui pèsent juste 45 kg chacune. Celles-là à monter à l'étage c'est plus sportif ... Heureusement, pépé Dominique était encore de passage dans le coin... Et encore un grand merci !

Petit détail technique à ne pas négliger, la ventilation des plaques dans la maison même si ça peut paraître contraignant de mettre des plaques partout... Tout entasser au même endroit peut être dommageable pour la maison étant donné le fameux poids des plaques.